Le Premier ministre polonais Donald Tusk visite le site d'une explosion sur la voie ferrée de la ligne Varsovie-Lublin à Mika
par Marek Strzelecki
La Pologne, qui accuse la Russie d'être à l'origine du sabotage de la ligne ferroviaire Varsovie-Lublin, a annoncé mercredi la fermeture du dernier consulat russe sur son territoire et exhorté ses alliés européens à limiter la liberté de circulation des diplomates russes au sein de l'espace Schengen.
Les autorités polonaises, alliées de l'Ukraine dans le conflit contre la Russie, affirment que deux Ukrainiens à la solde des services spéciaux russes ont fait exploser samedi soir une portion de le voie ferrée près de Mika, à une centaine de kilomètres au sud-est de Varsovie. Cette voie, a souligné le Premier ministre polonais Donald Tusk, est primordiale pour l'acheminement de l'aide vers l'Ukraine.
Les deux suspects présumés auraient fui en Biélorussie, soutien de Moscou, selon Varsovie.
Le ministère polonais chargé des Services de renseignement a fait état de plusieurs arrestations en lien avec l'enquête ouverte lundi par le parquet national, sans plus de précisions.
En représailles, le ministre polonais des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, a annoncé lors d'une conférence de presse la fermeture du consulat de Russie à Gdansk (nord), le dernier en activité en Pologne.
"C'est non seulement un acte de sabotage, mais aussi un acte de terrorisme d'Etat", avait-il déclaré auparavant devant des députés, ajoutant qu'une réponse "non diplomatique" interviendrait également en son heure.
La Russie dément toute implication dans cet acte de sabotage - imputant les accusations de la Pologne, membre de l'Union européenne et de l'Otan, à sa "russophobie" - et envisage à son tour de limiter les activités consulaires polonaises sur son sol.
Radoslaw Sikorski compte en outre demander aux partenaires européens de Varsovie d'imposer des restrictions aux déplacements des diplomates russes dans l'espace Schengen.
"Nous encourageons nos alliés dans l'Union européenne à empêcher les Russes de profiter des bénéfices des Etats de Schengen, qu'ils essayent de détruire, entre autres choses, en poussant les migrants vers nos frontières", a-t-il dit aux journalistes.
La Pologne accuse Minsk et Moscou d'orchestrer une crise migratoire à sa frontière avec la Biélorussie.
(Reportage Marek Strzelecki, Pawel Florkiewicz, Anna Wlodarczak-Semczuk; version française Sophie Louet, édité par Blandine Hénault)

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